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INTERVIEW AFLZ : LAURENT BURELLE (EPFZ 73)

Plastic Omnium est un groupe industriel français, créé en 1946 et contrôlé à 57% par la famille Burelle. C'est le leader mondial des pièces et modules de carrosserie et des systèmes à carburant pour l’automobile, ainsi que des conteneurs à déchets pour les collectivités locales et les entreprises. Avec un chiffre d’affaires de 6 milliards d’euros, dont 87% hors de France, le groupe emploie 26 000 personnes dans 120 usines, 21 centres de R&D et ce, dans 30 pays dans le monde. Plastic Omnium inscrit son développement sur le long terme, grâce à une politique ambitieuse d’investissements et d’innovation, pour accompagner la globalisation de la production automobile mondiale et anticiper ses mutations. Président directeur général depuis 2001, Laurent Burelle (Z 73 IV) répond à nos questions :

AFLZ : Le mouvement de concentration mondiale que connaît le secteur des équipementiers automobiles arrive-t-il à son terme ?

Laurent Burelle : L’industrie automobile, intense capitalistiquement par nature, requiert des investissements de plus en plus massifs, pour accroitre sa mondialisation, répondre à des normes environnementales de plus en plus contraignantes et accompagner la mutation technologique en cours. Les équipementiers automobiles, qui réalisent aujourd’hui plus des trois quarts d’une voiture, doivent pouvoir répondre à tous ces mouvements : plateformes mondiales, changements voire ruptures sur les process, les matériaux et les pièces. Ces défis nécessitent de la part des équipementiers une taille, une empreinte géographique et une innovante croissantes. C’est la raison pour laquelle Plastic Omnium vient récemment d’acquérir les Systèmes Extérieurs de Faurecia, participant ainsi à ce mouvement de concentration.

AFLZ : Quel est actuellement le plus grand défi technologique sur lequel travaille PO ?

Laurent Burelle : L’industrie automobile connait aujourd’hui une mutation sans précédent. Les bouleversements qu’elle va connaitre dans les 10 prochaines années sont plus importants que ceux des 50 dernières années. Plastic Omnium est aujourd’hui présent sur deux métiers, les pièces extérieures de carrosserie et les systèmes à carburant, au cœur de ces enjeux : la réduction des émissions par l’allègement des pièces et l’aérodynamisme, la modularisation de la voiture avec des ensembles de plus en plus intelligents et complexes. Nous préparons dès maintenant l’évolution de nos métiers aux nouvelles formes d’énergie, de matières et de procédés de fabrication.

AFLZ : Quels sont vos investissements prioritaires dans les prochaines années ?

Laurent Burelle : Nous allons maintenir dans les prochaines années un niveau d’investissement élevé – 2 milliards d’euros de 2015 à 2019. Nous continuerons d’investir pour renforcer notre tissu industriel mondial avec la même exigence de qualité partout dans le monde et pour nos 45 clients automobiles. C’est la base de notre métier. Par ailleurs, l’innovation est dans l’ADN de Plastic Omnium : nous consacrons chaque année 6% de nos ventes à la recherche et au développement. Cet effort sera renforcé avec l’acquisition des Systèmes Extérieurs de Faurecia qui nous apportera 100 millions d’euros complémentaires à notre R&D.

AFLZ : Quelle est la taille idéale de PO et pouvez-vous l'atteindre sans diluer l'actionnariat familial ?

Laurent Burelle : Nous sommes déjà le leader mondial dans nos 2 métiers. Nous venons de renforcer ces positions avec l’acquisition des Systèmes Extérieurs de Faurecia. Mon objectif est de continuer à croître tout en maintenant l’indépendance de notre groupe, c’est-à-dire le contrôle familial. Ce n’est possible qu’avec une performance opérationnelle et des résultats élevés et en constante amélioration. Ceux-ci nous permettent d’investir fortement tout en dégageant des free cash flows importants qui renforcent notre structure financière et de nous autorisent de la croissance externe. C’est un cercle vertueux.

AFLZ : Quelles sont les conséquences de l'affaire Volkswagen sur votre activité ?

Laurent Burelle : La marque Volkswagen représente aujourd’hui 8% de notre chiffre d’affaires automobile. Notre activité globale n’est pas significativement affectée. Cette affaire met par ailleurs en exergue la nécessité pour les constructeurs automobiles de mettre sur le marché des véhicules de plus en plus propres, qu’ils soient essence ou diesel. C’est donc pour nous une opportunité complémentaire de développement de nos métiers : nous proposons par exemple un système SCR de dépollution des véhicules diesel dont le carnet de commandes s’est récemment enrichi avec de nouveaux constructeurs.

A noter : l'AFLZ proposera prochainement à ses membres la visite du deuxième centre de recherche de Plastic Omnium, ALPHATECH, dans l'Oise.