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Les EPF au chevet des glaciers

Deux approches, deux missions

L'EPFZ en Suisse

Avec le réchauffement climatique, la fonte des glaciers progresse inexorablement. Mais à quelle vitesse et avec quelles conséquences ? Un nouvel inventaire exhaustif doit faire le point sur la situation des glaciers en Suisse.

'La fonte des glaciers influence l'arrivée d'eau dans nos rivières. Elle est donc pertinente pour les dangers naturels et la prévention des catastrophes, l'approvisionnement en énergie, le trafic, le tourisme, les chantiers et, dernier élément mais non des moindres, la recherche sur les glaciers', explique Yvo Weidmann, de l'EPFZ, qui participe au réseau de surveillance 'Glacier monitoring en Suisse' (Glamos).

Une centaine de glaciers sont sous surveillance dans ce cadre sur mandat de plusieurs offices fédéraux. L'accent est mis sur les modifications de leur épaisseur et longueur, a communiqué l'EPFZ. Désormais, pas moins de 1500 glaciers seront mesurés afin de créer un inventaire complet de leurs changements.

Dès l'an prochain, un inventaire d'une précision non atteinte jusqu'ici doit voir le jour. Il sera en développement constant et renouvelé tous les quatre à six ans, explique l'EPFZ. Le projet recourt à des données existantes. Il les actualisera et les mettra en lien avec les nouvelles mesures et modèles glaciologiques.

On pourra alors par exemple déterminer quand et combien d'eau s'écoule d'un glacier. En outre, les données permettront de retracer l'historique de chaque glacier.

L'EPFL dans le monde

Des scientifiques de l'EPFL vont parcourir durant au moins quatre ans les ruisseaux des plus importants glaciers du monde. Leur mission: récolter des microorganismes et en extraire l'ADN pour comprendre comment ils s'adaptent à leur environnement extrême.

Son approche: explorer l'infiniment petit au pied des glaciers du monde entier. Les scientifiques récolteront le génome de microorganismes présents dans les ruisseaux de centaines de glaciers.

En associant les sciences environnementales aux géosciences et aux sciences de la vie, les chercheurs visent à découvrir comment cette vie microbienne s'est adaptée depuis des millénaires aux conditions environnementales extrêmes de ces ruisseaux.

Les scientifiques exploreront le «troisième pôle» à travers les ruisseaux de l'Alaska, de l'Himalaya, des Andes, du Groenland, de la Scandinavie, du Pamir, du Kamtchatka, du Caucase, de Nouvelle-Zélande et des Alpes.

Les expéditions se concentreront en particulier sur la récolte de «biofilms», un ensemble de microbes qui forme dans les ruisseaux une fine couche visqueuse à la surface des sédiments. Grâce au séquençage de grande ampleur de leur ADN, les chercheurs de l'EPFL ambitionnent de déchiffrer la structure et le fonctionnement du microbiome de ces biofilms.

Ces données génétiques rempliront deux objectifs. Premièrement, elles permettront aux chercheurs de remonter dans le temps, car elles pourraient révéler d'anciens marqueurs génétiques ainsi que les stratégies d'adaptation que les microbes ont développées au fil du temps.

Deuxièmement, elles permettront de regarder vers le futur. Leur décryptage aidera en effet les scientifiques à comprendre comment le changement climatique et la disparition des glaciers influencent les biofilms, et, par conséquent, leur rôle dans l'écosystème et la bio-géochimie des ruisseaux alpins.

Sources : EPFL/EPFZ/ATS